Louis IX (Saint Louis) (1226-1270) by Bordonove Georges

Louis IX (Saint Louis) (1226-1270) by Bordonove Georges

Auteur:Bordonove, Georges [Bordonove, Georges]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Documents et essais, Biographies, Personnages historiques
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2013-12-14T23:00:00+00:00


III

La prise de Damiette

L‘ordre fut « crié » de charger les nefs et d’embarquer. Le roi et la reine prirent place sur la « Montjoie ». Joinville : « Le lendemain, jour de samedi, toutes les nefs partirent et firent voile, ce qui était plaisante chose à voir. Car il semblait que toute la mer aussi loin qu’on pouvait voir, fût couverte de toiles, par la grande quantité des voiles tendues par le vent ; et il y avait dix-huit cents vaisseaux tant grands que petits. » Toutefois le vent, qui venait du sud, tourna en tornade et dispersa la flotte. Rabattue vers la côte cypriote, l’escadre de Louis IX mit à l’ancre et débarqua ses passagers. Descendu à terre, à la pointe de Limassol, pour entendre la messe, le roi n’avait plus autour de lui que 700 chevaliers sur 2 800. Les autres erraient dans la tempête ; certaines des nefs furent poussées vers Saint-Jean-d’Acre, ce qui n’était pas tout à fait la direction de l’Égypte ! Enfin, ce vent « horrible » s’apaisa et la flotte put appareiller. On était le 30 mai 1249. Il fallut quatre jours pour atteindre Damiette.

Pourquoi Louis IX avait-il choisi ce port plutôt qu’une autre partie du delta du Nil ? Pour deux raisons, semble-t-il. D’une part, Damiette commandait la route du Caire, capitale du sultanat d’Égypte ; d’autre part, lors de la cinquième croisade1, Jean de Brienne s’était emparé de ce poste et l’avait restitué contre la cession de Jérusalem et de la Galilée. Le siège avait été difficile et périlleux, car Damiette était pourvue de bons remparts, par surcroît défendue par l’un des bras du fleuve. Sans doute ce précédent glorieux emporta-t-il la décision du roi. Toutefois, il ne pouvait se faire illusion sur les obstacles qu’il rencontrerait. Les musulmans étaient parfaitement informés de ses intentions, de la date probable du débarquement et de la force du corps expéditionnaire. Aiyùb, le sultan du Caire, avait eu le temps de fortifier Damiette, de la pourvoir d’une bonne garnison et de vivres en suffisance. Louis IX n’entendait point limiter les opérations à la prise de cette ville ; il voulait s’emparer du Caire, clé de toute l’Égypte. Mais il oubliait que cette cité était défendue par un véritable réseau de canaux et surtout par la forteresse avancée de Mansourah. S’il avait adopté un autre itinéraire, par exemple Alexandrie, la route eût été plus longue, mais il évitait les canaux et Mansourah.

Lorsque les voiles des croisés furent signalées, le sultan Aiyùb rassembla son armée et envoya vers Damiette l’émir Fakhr al-Din, avec un corps d’élite. C’est très certainement cet émir qu’aperçut Joinville et qu’il décrit ainsi : « Le Soudan portait des armes de fin or si reluisant que, quand le soleil y frappait, il semblait que ce fût proprement le soleil. » Il ajoute – et c’est une impression qui s’est gravée dans sa mémoire : « Le tumulte qu’ils menaient avec leurs cors et leurs tambours était une épouvantable chose à ouïr et très étrange aux Français.



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